Il y a un moment fascinant dans le DVD sorti récemment de Nirvana, live at Reading. Au début de Sliver, Cobain chante la première phrase complètement faux. On le voit alors regarder Novoselic d'un air amusé, comme s'il se disait que ça craignait un peu, mais qui finalement, c'était drôle. Puis il continue la chanson en gardant cette rupture de tonalité entre les passages chantés "comme sur le disque" et les "fausses notes" incongrues. Cette scène m'a parut assez révélatrice. On y voit un type se gourer, et pas qu'un peu, puis, passé le moment de stupeur amusée, embrasser ce qui était une erreur pour en faire, peut-être pas un atout, mais au moins en tirer quelque chose de différent, transformer son écart en valeur ajoutée. Je me suis dit, probable psychologie à la petite semaine, que les qualités de la musique de Cobain venaient de là. De ses erreurs et de sa façon de s'en servir. Et j'ai aussi pensé qu'il avait dû plonger trop souvent dans ses erreurs, tout au long de sa vie. Et bizarrement, je n'y vois rien de triste. Au contraire.
Mis à part ça, le concert est vraiment excellent et me fait regretter le volte-face effectué avec Momo alors que nous étions en route pour acheter des places pour la dernière tournée... Et snobs que nous étions, nous prétendions vouloir y aller pour la première partie: les Buzzcocks...
17:47
personnellement j'interprète ce genre de truc différemment : Quand le boulanger cague dans la pate il a un petit sourire en vendant son pain. Le gars est dégouté par le système "star industrielle internationale", dégouté de voir qu'il peut faire n'importe quelle merde et que son public, contrairement au petit public de bourrins exigeants des débuts, réagira toujours positivement et même de manière hystérique, il fini par se dire "oh et puis meeerde tiens"... Le gars était rincé et dépressif au dernier degré... je pense que la musicalité lui passait bien au-dessus. L'icône n'est pas prêt d'arrêter d'inspirer le romantisme. :)
# posted by mica : mardi 22 décembre 2009 à 02:13:00 UTC+1